« Je rencontre Ève, 14 ans, accompagnée par sa maman. Elle est inquiète car même si la peau de sa fille s’améliore, elle a entendu dire que l’eczéma de sa fille était lié à son angoisse d’abandon. Je fais remarquer que cet avis ne fait pas beaucoup avancer le traitement de la peau… »

 

« Son père ne s’est pas occupé d’elle pendant 8 ans. Il ne la voyait plus. » me dit la maman. Je reçois ensuite l’adolescente seule qui n’en dit pas beaucoup plus, un peu fermée. « Ma mère dit que je ne me soigne pas simplement parce que je mets moins de pommade quand je vais mieux ». Et en reprenant la chronologie de l’eczéma, on situe la reprise de la maladie juste avant le retour du père dans la vie de sa fille et non lors de son départ… Le « sens » éventuel de ce symptôme n’est donc pas univoque. Nous convenons de nous revoir pour comprendre quel facteurs peuvent influencer l’évolution de la peau.
 

Nous analysons les différentes interprétations de ce symptôme :

 

– du côté maternel, il est lié à l’absence du père que sa fille revoit, sans lui en vouloir (comme elle le souhaiterait).
– pour Ève, il n’a pas ce sens d’abandon par le père mais traduit

 

éventuellement un malaise dans la situation qu’elle traverse.

 

Nous nous employons à modifier progressivement la perception familiale de sa maladie pour que la jeune fille fille se réapproprie « son » eczéma et son traitement. Les situations conflictuelles se résolvant, la peau s’améliore… »